Lauriane

“Les typologies d’escape game et les attentes du marché évoluent très vite avec notamment l’intégration de l’électronique”

Lauriane Scherman est directrice des projets chez Kryptex. Elle s’assure de la concrétisation d’un projet, en adéquation avec les attentes du client en respectant son budget et le délai imparti. Elle explique ce qui l’anime dans ce métier et revient sur les spécificités du marché de l’escape game en France et en Europe. 

Que fais-tu chez Kryptex ? 

Je suis directrice de projets. Ma responsabilité est de m’assurer de la bonne conduite de l’ensemble des projets de l’entreprise en m’assurant notamment de leur rentabilité. Je suis le contact privilégié des clients. Je chapeaute et coordonne l’ensemble des pôles de Kryptex : le pôle conception, le pôle atelier-construction, le pôle électronique, et suis l’interlocuteur privilégié des intervenants extérieurs, notamment sur la partie décoration et installation. J’assure aux clients le respect de ses besoins dans son budget, dans le bon délai. 

Quel est ton parcours ?

J’ai fait des études en communication, marketing et gestion avec un rapide passage dans les médias. Puis j’ai travaillé, en tant que chef de projets, dans le retail pour une boutique qui réalisait des pop-up stores et des boutiques éphémères. Très vite, je me suis rendue compte que j’aimais gérer et coordonner des projets, être en relation avec différents intervenants. J’ai ensuite travaillé chez Petit Bateau pendant trois ans. Je m’occupais de la partie scénographie des décors de vitrine, qui permettait déjà de porter un projet de sa conception à sa finalisation et son installation. Puis je me suis retrouvée dans l’espace game par opportunité. Chez Echappetoi Bordeaux, j’ai d’abord été embauchée en tant que directrice événementielle sur des projets spéciaux, puisque l’entreprise organisait des escape games grandeur nature dans des lieux culturels pour mettre en avant le patrimoine et la culture locale. J’ai notamment travaillé sur un projet d’escape game avec une cave dans le Madiran, au pied des Pyrénées. J’aime chapeauter un projet, d’un brief, d’une idée à sa réalisation finale. J’aime voir les choses se concrétiser. C’est le point commun de l’ensemble de ces expériences. 

Quelles sont les particularités du marché des jeux d’évasion en France et en Europe ?

Il y a plein de particularités, qui évoluent sans cesse. C’est un marché assez jeune, arrivé en France et en Europe au début des années 2010. Echappetoi Bordeaux s’est monté en 2015. Aujourd’hui, la métropole de Bordeaux compte 17 projets d’escape game différents.  C’est un marché qui a grossi très vite. Les typologies d’escape game et les attentes du marché ont évolué assez vite, notamment avec l’intégration de l’électronique. Initialement, avec un cadenas et un décor assez simple, on arrivait à créer des expériences immersives intéressantes. Aujourd’hui, les joueurs ont besoin d’être émerveillés. La concurrence est accrue. Pour se démarquer, il faut créer quelque chose d’extraordinaire. Ça passe par un bon scénario et un système électronique solide. Faire un bon escape game, c’est difficile, il faut que ce soit logique et pas trop difficile. Ce marché se professionnalise petit à petit avec des prestataires dédiés. Comme l’escape game se démocratise, de plus en plus d’entreprises veulent proposer une activité en plus. Par exemple, la base de loisirs de Mimizan veut créer un escape game mais ne dispose pas des compétences nécessaires, il font donc appel à un prestataire pour monter cette expérience immersive. Avec la crise du Covid, la majorité de ces entreprises ont fermé. Il y a une vraie demande mais une offre qui n’est pas encore totalement structurée.  Il faut une technologie irréprochable, une décoration folle, avec un effet waouh. On voit aussi émerger des nouvelles formes d’aventures immersives : chasse aux trésors, action games, quizz rooms… On a de plus en plus de demandes sur ces deux derniers types de jeux. C’est aussi un modèle plus rentable pour les exploitants. En effet, une salle d’escape va livrer ses mystères au joueur lors de son dénouement. Il n’y a donc aucun intérêt d’y jouer plusieurs fois. En revanche, dans les quizz rooms, ils auront toujours droit à de nouvelles questions. Idem pour les action games, qui sont fondés sur un système de points. Il est donc possible d’y jouer plusieurs fois, afin d’optimiser ses gains. Ces jeux peuvent être mis à jour plus facilement, avec des moyens beaucoup moins importants.  

Categories:

Tags:

Comments are closed